En grandissant, et plus particulièrement en ayant des enfants, on oublie peu à peu toutes ces petites choses qui nous plaisaient tant enfant. Voire même, nous voilà en train de tenter d'empêcher nos enfant de les connaître, ces petits plaisirs. On s'embourgeoise en vieillissant...
Les bourgeois c'est comme les cochons
Plus ça devient vieux plus ça devient bête
Les bourgeois c'est comme les cochons
Plus ça devient vieux plus ça devient c-
Jacques Brel.
Oui nous sommes des cons oui !
Parce que les parents c'est comme les bourgeois qui sont comme les cochons qui deviennent vieux et qui deviennent cons. CQFD!
C'est triste quand même d'oublier comment c'est bien de...
Faire de la balançoire, se balancer fort fort avec les jambes, regarder ses pieds dans le ciel, puis s'entortiller en tournant sur soi-même jusqu'à ce que ce soit trop dur et...tout lâcher, et tourner, tourner à s'en donner le vertige.
Faire des pâtés de sable, dessiner des trucs dans le sable, chercher des coquillages et des cailloux dans le sable, s'enterrer dans le sable et courir dans la mer pour se rincer, et recommencer.
Se rouler dans l'herbe, en partant du haut d'une petite colline, courir dans les champs et grimper sur les meules de foin, se faire engueuler par le paysan parce qu'on lui nique son champ...
Sauter dans les flaques, se régaler de ces plics et de ces plofs, et éclabousser de rire partout autour de soi.
Jouer à cache-cache, avoir la boule au ventre qu'on nous trouve, se dire qu'on est pas si bien caché et changer de cachette au dernier moment. Se faire débusquer à cet instant et hurler d'effroi et de rire à la fois.
Chanter dans la voiture, fort, des chansons qui existent, ou pas, inventer des tubes, avec pour paroles notre menu de midi et le programme du weekend.
Manger un peu trop de bonbons, piquer les Vichy de mamie et se cacher dans l'armoire pour les manger, et trouver ça dégueu, et recommencer. Lécher le fond du bol de pâte à gâteaux, la tête dedans, avoir des moustaches jusqu'aux oreilles.
Rire de pipis et de prouts, à en tomber de la chaise, à s'en faire mal au bide.
Crier, jouer à faire peur, jeter des trucs dans les airs, faire "l'ange" dans les peluches et les légo.
Être un peu sale, avoir des écorchures sur les genoux, des cailloux dans les poches et de l'herbe dans les cheveux.
J'avoue, il m'arrive encore de faire quelques "bêtises" de cette liste, mais pas assez souvent, vraiment. Et puis parfois la "raison" reprend le dessus et "non pas dans la flaque !", ou "stop les prouts et les crottes à tout va là !", en pensant à la machine à lancer en rentrant, ou à ce sens de l'humour quand même vachement douteux.
Peut-être que c'est parce qu'on ne peut plus trop faire tout ça sans passer pour quelqu'un de pas très sain d'esprit, qu'on empêche nos enfants de le faire. On est peut-être un peu jaloux, nous parents, et on aimerait bien jouer encore un peu...
En vieillissant on perd un peu ce lâcher prise, on s'emprisonne dans notre bienséance. Et même si ce n'est pas une mauvaise chose en soi, cela nous fait oublier combien nous ne nous prenions pas du tout la tête étant enfants. Les choses étaient drôles et simples, elles n'étaient pas inscrites dans le temps, les minutes semblaient être des heures quand on s'ennuyait, mais des secondes quand on s'amusait.
Pourquoi ne pas reprendre un bout d'enfance de temps en temps, sauter dans une flaque quand personne ne regarde, et s'en foutre de saloper ses bottines. Ou tournicoter sur la balançoire et tomber dans les pommes...ou vomir parce que l'estomac hein, c'est plus ce que c'était.
Et se marrer...
Et se marrer...
