juin 02, 2015

Le congé parental, et après...?



Mon congé parental prendra fin avec le mois de juillet, et bien qu'aimant mon travail je ne peux pas m'empêcher de redouter ce moment.

J'aime être en congé parental, passer du temps avec mes enfants, et tout connaître d'eux.
J'aime aussi avoir du temps pour moi (pendant les siestes!), pour lire, écrire, ouvrir des milliards d'onglets sur mon navigateur (sans blague, c'est maladif chez moi les onglets, quelle belle invention, avant j'ouvrais plein de fenêtres et puis ça devenait trop lourd et le PC plantait).
J'aime notre petit cocon, nos petites routines et nos longs moments à trainer dans le lit le matin.

Et en reprenant mon travail, est ce que je serais toujours à ma place? Est que je retrouverais ma légitimité? Est ce que j'aimerais encore ça?
Je sais que je reprendrais le rythme, mais je pense que ça sera un peu dur au début. Et je me dis que je verrais au moment...où j'en suis, où je vais.

Ce qui est certain c'est que plus j'avance, plus la famille s'agrandit, et plus mon travail passe après tout le reste. Pas que je m'en foute, mais je ne ressens pas l'envie de m'y investir plus que ça, pour l'instant en tous cas c'est sur ma famille que j'ai envie de me concentrer. Et je sais qu'il est possible de faire les deux, je crois, mais actuellement je n'en ai pas envie.

Et en même temps, j'ai hâte.
Hâte d'être à nouveau active, de me sentir "utile". Je sais bien que pour mes enfants, le fait d'avoir pris un congé parental, ça leur est bénéfique, je ne me suis pas sentie inutile en étant mère au foyer, loin de là. C'est clair que c'est surement le plus beau métier du monde, mais aussi le plus ingrat.
Non là je parle d'un autre utilité, du pratique, du technique, de l'alimentaire.

Et oui, hâte aussi de percevoir à nouveau un vrai salaire, bien qu'il ne soit pas très gros, à coté de ce qu'on touche en congé parental, je vais me sentir riche!
Hâte de pouvoir craquer sur des petites choses, quelques fringues sympas... Je suis pas du genre à me pomponner mais je me suis payé 3 T-Shirts sur ces 6 derniers mois et c'est tout.
Je ne me plains pas vraiment, je sais bien que c'est futile tout ça. C'est juste que résister et rien acheter pour soi, rien de rien pendant un long moment, ça fait bizarre, on a la sensation de ne plus faire partie de rien, d'être à part.
Encore une fois je me rends compte que c'est très con, et que la société est faite de telle manière que lorsque tu ne consommes pas, tu n'es pas.
Et c'est triste...mais c'est comme ça...
Je ne vais pas aller lever une pancarte pour ça, alors je reste là et je suis.

J'ai hâte aussi parce qu'en reprenant le travail, en août, alors Pindoulf se rapprochera de sa rentrée à l'école, sa toute première rentrée. Oh m'en parle pas de ça, je ne suis plus que miel et cul-culteries à ce sujet.
Dire que l'an prochain, il ira au collège, et que l'année d'après il aura son Bac avec mention...
Le temps passe vite, ET en plus mon fils est bien évidement un surdoué tu t'en doutes.

Mais j'ai passé une très belle année, bien que financièrement compliquée, je me sens grandie de cette expérience. J'ai également compris que moi aussi, j'avais des besoins, et que prendre du temps pour soi ne doit pas faire culpabiliser. Je vois aussi dans le regard de mes enfants, et leur manière d'évoluer, que j'ai bien fait. Que même si parfois vivre les uns sur les autres nous stresse et nous affaibli, on y arrive. On passe au dessus, pas toujours, mais souvent...

Pour le couple aussi, même si je n'en parle pas beaucoup ici, l'année a été tumultueuse, il y a eu des remises en questions, de longues conversations, des doutes et des "Et si...?".
Quand la galère est à nos portes, c'est toute la maison qui tremble, tout qui est chamboulé.
Mais là aussi, cela fait grandir, et on y fait face, ensemble, quand on s'écoute et quand on se comprend, on traverse, et on est plus forts.

La vie à deux, puis à trois, puis à quatre, ça s'apprivoise, on apprend en permanence quelque chose sur l'autre, et les routines changent, tant mieux. Rien n'est jamais acquis, rien n'est facile, et l'important est de l'accepter, et de faire de l'inconnu une découverte plutôt qu'un questionnement.

Et si c'était à refaire, sans aucune hésitation je le referais.

17 commentaires:

  1. Bon je me doute que si tu reprends le boulot c'est que tu ne peux pas continuer à te mettre en congé parental...mais vous y êtes arrivés 1 an...pourquoi pas 2 voire 3 (moi ça me paraît fou parce que je redemande qu'à rebosser mais bon, chacun ces envies et besoins)?
    Etre avec ses enfants tous les jours, les voir grandir, les éduquer, les fouetter (non non je plaisannnnnnte), les câliner, jouer avec eux...c'est génial pour eux comme pour le parent qui a la chance de pouvoir s'arrêter de bosser. Mais, parfois, comme toi, je trouve qu'on s'oublie (et qu'on nous oublie). Qu'on n'est plus qu'une ménagère aux yeux des autres (mari, famille, amis, société). T'es là pour t'occuper des gamins puis c'est tout. Pourtant notre petite personne a toujours besoin de petites attentions, de virées shopping sans poussette, de sieste sans cris, de pose de vernis et de pouvoir attendre qu'il sèche, de sport, de culture, de sorties, d'apéro...
    Bref, plein de choses qu'on faisait parfois à l'improviste avant et qui maintenant demande une organisation du tonnerre.
    Tu as déjà eu pas mal de temps pour rester aux côtés de Ninulf, 1 an c'est grand, suffisamment grand pour ne pas être complètement perdu chez une nounou/crèche/mamie. Enfin, ce n'est que mon avis à moi, moi qui suis bien contente de laisser mon fils 2 jours/semaine chez une nounou pour être peinard...pour faire les courses, le ménage, les papiers, les petits pots, du repassage...
    Ta reprise aura sûrement des avantages et peut-être pas tant d'inconvénients ;-)

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    1. Allez, d'une pierre deux coups, je vous réponds à vous deux les copines^^
      Oui ça fait peur de ne plus bosser, oui on en a ras le bol de devoir se serrer la ceinture parce qu'on n'a pas ou peu de fric mais bon sang, on a des trucs qui n'ont pas de prix et que tous les boulots du monde ne pourront pas nous offrir... On a le TEMPS, on a une certaine forme de LIBERTE aussi...
      Moi j'ai arrêté de bosser (enfin d'avoir un vrai boulot) avant d'avoir Cosminou et j'ai adoré ! Adoré être en dehors du troupeau, me la jouer je suis écrivain (non publié SVP) et manger des pâtes tous les jours (véridiques).
      Enfin, l'important est de choisir et pas de subir. Bises les filles !
      Et soyez heureuses d'ailleurs je crois qu'une grande philosophe du début du 21ème siècle a dit : Et si on était payé pour être heureux ?" La solution à tous nos problèmes, non ?

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    2. 1 an et pas 2 ni 3, parce que ça ne sera pas gérable. Là on se serre vraiment la ceinture, et on a pu réduire notre prêt immo de moitié pendant seulement 1 an (c'est prévu comme ça dans le contrat, une aide temporaire en cas de baisse de revenus)... Donc c'est un an.
      Mais ça ne me fait pas mal de reprendre le boulot, j'insiste, je suis juste un peu nostalgique (en avance) de cette jolie année, et un an c'est bien. Et oui je ne me fais pas de soucis pour Ninulf, pas du tout.
      Après moi je suis dans une configuration atypique dans mon travail, je bosse dans l'entreprise familiale (un resto), et donc, quand il n'y avait encore que Pindoulf, j'allais au taf avec lui (dès son plus jeune âge). J'imagine que la chose doit être compliquée à visualiser de l'extérieur, mais c'était très simple en fait.
      Donc là, Pindoulf ira à l'école et moi au boulot avec Ninulf (et Ninulf ira 2 jours/semaine à la crèche).
      Bref...non je ne vois pas vraiment d'inconvénients à ma reprise, non, c'est plus sur le boulot en lui-même que je me pose quelques questions, mais bon...
      Sinon j'arrive quand même a avoir des moments peinards, même avec 2 nains dans les parages oui oui! Mais j'avoue que oui, comme tu dis ces "choses qu'on faisait parfois à l'improviste" me manquent un peu ^^.

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    3. J'aime bien le coup de la philosophe… =)

      Si je travaillais à PLEIN TEMPS, je crois que je le TEMPS de faire tout le reste me manquerait beaucoup trop. Mon compagnon travaille, et même s'il regrette parfois de ne pas pouvoir me suivre dans mon rythme, il n'est absolument pas décidé à s'arrêter (et ce n'est pas pour une question d'argent)…

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    4. Ah Aileza ma grande philosophe, voilà l'important est de choisir et pas subir! Peu importe comment on est heureux, en travaillant, ou non, chacun sa vision du bonheur. Le bien-être est propre à chacun.
      C'est marrant, vous avez des avis différents mais vous parlez toutes deux de liberté, que vous trouvez dans des façons de vivre opposées, chez moi c'est un peu un mélange de vos deux visions, et je me sens libre aussi.
      Et rien n'est immuable, si ça se trouve dans quelques années je voudrais m'investir à fond dans mon travail, ou au contraire rester à la maison pour m'occuper de mes 5 ou 6 enfants (qui sait? ^^), et ça sera ça mon bonheur...

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    5. J'aurais tout de même aimé m'arrêter un an, mais je n'ai le droit qu'à 6 mois, étant donné que ma fille n'est pas considérée comme enfant viable ( à charge en l'occurence ). Pour cause ? Etant donné qu'elle est décédée, et là je reprend les mots de la conseillère de la CAF : " Elle n'existe plus, et n'a jamais existé pour nous. "

      Du coup, j'avoue que je regrette un peu, surtout qu'avec le salaire de mon amoureux, ça reste vraiment compliqué que je m'arrête. Du coup, bah, même pas de congé parental pour moi ( enfin si, à 20% ), j'me retrouve un peu bloquée. J'avoue que j'aurais quand même aimé m'arrêter et profiter de mon grumeau !

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    6. Salut Céline!
      (j'étais à 2 doigt de mettre un commentaire chez toi hier suite à ton chouette billet sur la Une d'Hellocoton qui m'a bien amusée, et de par le fait qu'il se soit retrouvé...en une^^. mais j'ai pas su trouver les mots, je suis une timide :p, bref félicitations!)

      Donc oui, c'est une histoire de rythme, et on est pas tous au même, et on peut aussi s'épanouir dans son boulot, c'est possible ^^. Le temps...oui c'est le temps qui nous manque à tous en fait.

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    7. Et Marie...ton petit mot m'a glacé le sang, je suis repassée par chez toi pour mieux connaître ton histoire...terrible. Je ne pourrais trouver aucun mot qui sera réconfortant. Tu continue d'avancer, une page se tournera en aout, sans pour autant oublier, tu n'en sera que plus forte.

      Bonjour le tact de la nana de la CAF :/ On va dire qu'il faut pas trop leur en demander... Je crois qu'en Suède, le congé parental est indemnisé 1 an à 80% du salaire, et dès le premier enfant...Vous devriez vous faire naturaliser là bas...en plus leurs magasins Ikea doivent être encore mieux que chez nous! :D

      Courage à toi ♥

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    8. Je n'avais pas vu que tu m'avais répondu. Merci pour ton message, c'est vraiment gentil.
      Mais la CAF en France, c'est sûr qu'ils sont pas suuuuupers méga-cools.
      Enfin, on va se débrouiller. J'ai réussi à poser mes vacances juste après mon congé, afin de le rajouter de 3 semaines. C'est déjà ça !

      Bon courage pour ta reprise en tout cas ! ♥

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  2. Finalement, le top ce serait d'avoir 1000 vies pour pouvoir tout tester et tout faire cohabiter. Ha? on me dit dans l'oreillette que c'est pas possible...
    C'est déjà beaucoup que ce soit un choix conscient...
    Bises

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    1. Si, ça sera possible quand ils sortiront enfin la DeLorean de Retour vers le Futur, merde quoi qu'est ce qu'il foutent!?

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  3. Ton billet est très chouette et je comprends ce pincement au cœur a l'idée de reprendre et "laisser" tes petits mais je sens aussi l'envie de reprendre le taf.
    Je n'aurai pas pu me mettre en congés parental car j'ai besoin de me sortir de la maison, d'avoir une vie sociale et tout et tout, mais je peux comprendre ce besoin et ce bonheur que cela te procure de passer du temps avec tes enfants.
    L temps c'est précieux et parfois je regrette d'en manquer avec eux.
    Bisous

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    1. Oui tu as bien saisi mon état d'esprit...c'était bien, mais la reprise, ça sera bien aussi. Disons que je pense qu'un congé maternité simple, avec reprise du taf quand bébé a 2 mois 1/2 environ, c'est vraiment trop court...je trouve qu'il devrait durer jusqu'au 1 an de l'enfant, ou 6/8 mois à la limite. Mais je suis pas ministre alors bon...

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  4. Je ne suis jamais par là, mais je peux comprendre tes inquiétudes. ça doit être sympa d'avoir plein de temps pour soi. En tout cas j'espère que tout ira bien pour toi et que tu retrouveras ton nouvel équilibre. Peut etre que reprendre en juillet est une bonne chose vu que l'entreprise devrait tourner au ralenti non ?

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    1. Ça dépend, Juillet/Aout c'est une période un peu bizarre, faite de hauts et de bas dans mon travail. Au fond je sais que tout ira bien, mais le fait de s’arrêter pendant une longue période, fait un peu perdre ses repères, et me fait aussi me questionner sur mes attentes dans mon travail.
      Avoir du temps c'est aussi avoir le temps de réfléchir...trop ^^
      Merci d'être passée par ici :)

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  5. Pour l'avoir fait, et l'avoir énormément redouté (je pense que le thème "reprise du travail" est mon thème favori depuis des mois !!), c'est moins dur que ce qu'on pense. Ce qui est effrayant, c'est le changement. Une fois le changement intégré, on reprend sa vie... comme si finalement, on ne l'avait jamais vraiment quittée.

    Courage... et profite des derniers moments, parce que finalement ça passe trop vite :)

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    1. Ben oui ça passe vite! Tout le monde le dit et c'est vrai de vrai! Sérieusement je me souviens de mon accouchement comme si c'était hier, et le premier hein, celui d'il y a 3 ans! M'en fous puisque c'est ça j'ai 25 ans! Non 20! C'est bien 20 ans...

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